LE RAPPORT À LA DOULEUR

Lorsque nous parlons de relation BDSM, l’imaginaire tourne rapidement autour de la punition et du châtiment. Pour les novices, cela se résume la plupart du temps à un fouet dans un décor de donjon, mais pour les adeptes, il s’agit de pratiques très strictes et bien plus complexes offrant des sensations exclusives.

De la souffrance au plaisir.

Il faut déjà bien définir la douleur dans une relation BDSM. Dans ce terme est inclus le sadomasochisme, définit par « une pratique sexuelle qui emploi la domination, la douleur, l’humiliation pour parvenir au plaisir. » Mais il est également nécessaire de définir le mot « sexuel » dans ce cadre très précis. N’y voyez pas forcément un orgasme physique qui va durer quelques secondes (même s’il peut en faire partie bien sûr), mais le plaisir est avant tout physiologique, long et se matérialise par une modification des sens cognitifs. Comprenez par là que la douleur BDSM est source d’endorphine et de lâcher-prise, définit par le « subspace », un état mental dans lequel l’inconscient profond est mis au premier plan et permet de se déconnecter du quotidien.

Bien sûr, nous ne parlons pas de n’importe quel douleur. Se coincer le doigt dans une porte ne génère pas de plaisir, d’une part car l’individu qui le subit n’est pas forcément adepte de ce type de sensation, mais également car il n’y a pas eu de préparation mentale et contextuelle permettant de tirer une jouissance. C’est en cela qu’une pratique BDSM répond à un cadre très stricte et précis, condition obligatoire pour que chaque participant puissant justement accéder à ce subspace. Les châtiments et punitions sont plutôt variés, peuvent être physiques ou verbaux mais n’offrent ce lâcher-prise que lorsque ces éléments (contexte, relation, consentement) sont respectés. Paradoxalement, ces pratiques précises offrent en fait une liberté introuvable par ailleurs.

Le respect de l’autre.

La relation BDSM trouve son essence dans cette relation de dominé-dominant. Certains pratiquant trouve leur compte uniquement en étant soumis (slave), d’autres en étant dominant (master), et certains peuvent slalomer entre les deux rôles (les switchers). Plus que n’importe quelle autre relation, et justement car il y a utilisation de la douleur, le respect et l’attention portée (plus souvent du master vers le slave d’ailleurs) sont les critères obligatoires mais également les plus importants, au delà du matériel. C’est pourquoi ces pratiques se transmettent grâce à un savoir-faire acquis au fil des expériences. Cette relation de domination peut-être au coeur d’une relation amoureuse classiques entre deux hommes, et certains y voit une exclusivité, l’appartenance d’un slave à un master. Cette formalisation peut-être sous-entendue, ou même faire l’objet d’un contrat écrit où les préférences et les limites de chacun sont clairement indiquées. Ce savoir-faire indiqué plus haut est essentiel car la douleur doit être maitrisé avec finesse pour offrir au soumis ce long plaisir, et ne pas tomber du côté de la douleur entrainement le retour à la réalité, la sortie du subspace, et donc une douleur négative.

Ce respect passe également par la préparation des pratiques qui peuvent prendre un certains temps et répondre à un rituels précis selon les pratiquants. Le BDSM ne se fait pas à la va-vite et ne se résume pas à « faire mal », il prendre la forme d’une bulle de plaisir qui est reconstruite à chaque fois, qui correspond aux attentes de chaque pratiquant, mais sert également de cercle de confiance, où le soumis et le dominant peut se mettre dans la peau et se laisser guider par son subconscient sans le moindre jugement.

Les psychologies BDSM.

Il serait idiot de penser que le BDSM répondre à un seul cadre immuable. Comme toute pratique, il connait des variantes et des spécificités, tout en respectant des principes que nous avons abordés plus haut. Ce fameux espace de confiance lors d’une relation SM peut être ouvert avec différentes clefs, et nous pouvons en lister quelques unes, qui sont loin d’être exhaustives :

Par le contexte : ici ce sont principalement les codes esthétiques du BDSM qui vont créer l’excitation. Il peut s’agit d’un donjon aménagé, de matériels tels qu’un swing, une croix de Saint-André, une fuck machine, mais également des couleurs (noirs, rouges,…) ou des odeurs. Il n’y aura pas forcément une utilisation stricte des pratiques de soumission et de punition, l’environnement faisant déjà la majorité du travail à lui seul.

Par le subspace : c’est la création du lâcher-prise qui va créer l’espace. La clefs va se matérialiser sous forme d’humiliation (insultes, crachats, ordres, uro,…), de châtiments physiques (bougies, tétons, couilles) et de privation (gestion de la respiration, cordes, masques). Il n’y a pas forcément d’orgasmes, le plaisir étant dans le vécu de cette douleur et suffisant à la libération d’endorphines.

Par le sexe : il s’agit de pratiques sexuelles traditionnellement attribuée au monde du hard. On parle de fist-fucking, utilisation d’une fuck ou mailing machine machine, de sodurètre, d’egding,… Il y a ici une recherche d’orgasme sous forme d’éjaculation, même s’il elle n’est pas obligatoire, le plaisir étant également dans le blocage de l’orgasme.

Il existe bien sûr d’autres variantes de ces psychologies, qui sont propres à chaque individu. C’est grâce à cette variété de pratiques avec confiance et respect que cet univers est entretenir par des adeptes réguliers mais qui en accueille également de nouveaux avec bienveillance. Si vous êtes dans ce cas, il est normale de ressentir un peu de peur, c’est elle qui fera de votre entrée dans le monde BDSM une expérience unique à laquelle vous pourriez bien prendre goût.